jeudi 28 août 2008

Episode 5 : Lui

Lui c'est Amine. Mon petit ami de ses deux dernières années. C'était pas mon fiancé. Ni mon amant car je suis toujours vierge comme un pot de nutella non percé et je compte bien garder cette virginité le plus longtemps possible. C'était mon petit ami "platonique", je dirais.
Je l'avais rencontré durant mon BTS quand je faisais l'une des mes journées professionnelles dans un magasin de vêtements pour homme. J'étais vendeuse-stagiaire. Il était venu acheter une cravate. La première fois que je l'avais vu, je ne l'avais pas trouvé très attirant. Il était grand avait les épaules larges et portait des lunettes. Il portait un costume cravate ce jour là. Il s'est approché de moi. J'étais au téléphone. Il a patienté. Puis je me suis retournée vers lui et son regard m'a marqué. Il avait un charme fou. De magnifiques grands yeux bruns. Et la première chose que je regarde chez un homme, c'est ses mains. Les mains disent tout d'une personne. Même si un homme est bien habillé et une femme bien maquillée, il faut regarder les mains et là toute la personnalité ressort. Et ces mains a lui étaient bien soignées. Les ongles parfaits. Des ongles propres et bien limés. On pouvait voir que c'était un homme qui prenait soin de lui. Je reviens à mes esprits. Et je lui dit en bafouant telle une conne : "Monssss...Monsieur en quoi puis-je vous aider?" Au fond, il y avait cette petite voice over au fond de moi qui me traitait de conne et moi je lui répondais de se taire à cette connasse de voix. Je sentis la chaleur me montait et mes joues sont devenues brulantes comme une friteuse. Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux. Il me répond : "Oui je souhaiterais voir vos cravates s'il vous plait Mademoiselle". Je lui dis : "oui pas de problème Monsieur. Veuillez me suivre s'il vous plait." Je passe devant et je l'amène vers le rayon des cravates. Et là je commence à sortir tout mon argumentaire de vente que j'ai appris durant la formation "c'est pour quelle occasion", "quel est le prix que vous souhaitez mettre dans une cravate" etc..blabla bla blablabli. Des questions un peu lourdes mais qui marchent, mine de rien.


Et lui répondait avec calme à chacune de mes questions connes avec une voix charmante. Son eau de toilette m'enivrait. C'était comme dans la pub de Axe. J'ai failli me jeter sur lui.
Il hésitait entre deux cravates : une bleue ciel et une marron rayée. Et soudainement, il me demande : "et vous mademoiselle, vous préférez laquelle". Celle ci, on me l'avait jamais faite. Jamais aucun client ne m'avait demandé mon avis pour une cravate ou un costume. Je ne savais pas quoi répondre, je rougissais. Je voulais juste prendre mes jambes à mon cou et fuir voir "mama". Mais je ne pouvais pas. D'une, je n'avais plus 5 ans. Et de deux, j'étais en stage et Monsieur Fourniret, le gérant du magasin me surveiller de loin. Il croit que je ne le vois pas mais il est caché derrière le rayon des chaussures italiennes. Comme tous les vendeurs, j'avais un objectif de vente à atteindre. Certes, moins important que mes collègues vendeurs car j'étais stagiaire mais je voulais prouver à Monsieur Fourniret que moi aussi je savais vendre. Toujours ce défi qui colle à la peu des français d'origine maghrébine. Nous les beurs, comme on dit, on doit toujours bosser deux fois plus que les français de souche. On doit toujours leur montrer qu'on est pas des dealers ou des voleurs comme le montre la chaîne TF1. Je respire un bon coup comme je l'ai appris au cours de yoga. Comme une professionnelle, je prends la première cravate bleue. Je la pose sur l'épaule gauche d'Amine. Et je finis par le regarder dans les yeux en inclinant de la tête vers la droite et la gauche pour voir si la couleur allait avec ses yeux. ("oh lala la des yeux magnifiques, on s'y perdrait! ta gueule la petite voix !!!!"). Je la pose sur l'étagère et je fais de même avec la cravate marron. Je finis par lui dire en le regardant droit dans les yeux :
"Monsieur, la bleue va beaucoup mieux avec vos yeux".

Il me répond en me souriant: "et bien mademoiselle, si vous trouverez que la bleue me va le mieux. Je prendrais la bleue".
Je lui dis : "Veuillez me suivre alors". Je l'emmenais en caisse.
Je commencais à emballer la cravate et je sentais un regard lourd se posait sur moi. Je relevais les yeux tout doucement et je le voyais me regarder, puis il a baissé ses yeux rapidement. Ca me gênait énormément. Je terminais l'emballage rapidement tout en respirant. Je me disais au fond que c'était certainement un de ses dragueurs qui se trimballait en costard dans les rues pour plaire et attirer les filles dans leur lit. Je me disais que je n'étais pas l'une de ses filles. J'étais une fille digne et vierge en plus. Enfin je lui lance d'une voix un peu sec : "ca fait 69, 90 euros Monsieur".
Il me demande si il pouvait payer par carte bleue. Je lui répond que oui. Il me la donne et là je remarque qu'il n'avait aucune alliance à son doigt. (Youpi !, Ta gueule la petite voix ! ). En passant la carte, je jette un coup d'oeil rapide sur la carte. C'est là que je découvris son prénom. Il s'appelait Amine. C'est beau Amine. Je lui donne son ticket de caisse et lui remet son petit sac en lui lançant d'une manière un peu cucu. "Merci de votre achat Monsieur A la prochaine". Il me répond avec un petit sourire "J'y compte bien, au revoir Farida". Et je le regardais partir sans oublier de regarder ses fesses et ses fesses étaient, waouh trop sex. Un beau petit cul bien bombé. Excusez-moi je me lâche là. Mais ensuite je me suis demandé mais comment il connaissait mon prénom. Et là je me tape le front : bien sur il avait vu mon nom sur mon badge. Parfois je suis vraiment conne. Soudainement, Monsieur Fourniret est venu me féliciter de ma vente : "Bravo Farida, je vous surveillais depuis tout à l'heure discrètement et je dois avouer que vous avez excellemment bien appliquer l'argumentaire de vente que je vous ai appris et vous avez vu ça a payé. Vous avez vendu l'une de nos plus belles cravates, bravo."
Je ne pensais pas du tout à ma vente réussie mais à lui, Amine. Je ne savais pas qui il était et où il vivait.

La semaine suivante, jour de mon action professionnelle, Amine revint à ma grande surprise encore une fois, à la même heure. Il voulait acheter une nouvelle cravate d'un bleu un peu plus foncé. Puis la semaine suivante, il revint au magasin pour acheter une autre cravate bleue et rayée. Chaque semaine durant 6 semaines il est venu au magasin pour acheter des cravates et rien que des cravates. Il devait vraiment faire collection des cravates bleues. Il en avait de tous les tons. A la sixième semaine après avoir explosé mon objectif de vente et certainement dépensé tout son argent, Amine finit par m'inviter à boire un café avec lui. Je ne savais pas quoi répondre sur le coup. Mais le fait qu'il soit venu toute ses semaines m'acheter une cravate et après avoir dépensé 420 euros, j'ai été charmé de son intention. Je crois que ça ne pouvait être qu'une personne bien. Je finis par accepter, après tout, un café c'est rien. Ça sera l'occasion de mieux le connaitre. J'accepte donc. Il me demande si le soir même j'étais libre et je lui répond que oui. On se donne rendez-vous devant le cinéma Gaumont au centre ville à 18h30 juste après mon travail. Un lieu très peuplé à 18h30 et qui va me permettre de passer inaperçu.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ador ta chronique, vite, vite plus, donnes nous en plus...

Salima