Sur la route, je découvrais le paysage qui s'offrait à moi. D'immenses et d'immenses terres qui n'étaient pas construites. Pour le moment car le Maroc est un vrai chantier géant. Tout se construit très vite et je dirais même partout, sans même parfois se demander ce qu'il y avait avant.
Je me laissais bercer par ses plaines infinies. Je m'enfonçais dans mon siège et je commencais tout doucement à m'endormir. Mais soudainement le chauffeur a mis une cassette du Coran. Ce n'est pas que je n'aime le Coran bien au contraire. C'est juste que le moment était mal choisi. Je pensais tout simplement à mes parents et à mes soeurs et mon frère. J'avais juste envie de pleurer. C'est fou ce que le Coran a une influence sur nos émotions. On repense à ce que l'on a fait de bien et de mal dans sa vie et on veut juste que le Tout puissant nous aide et nous pardonne. Je crois en Dieu, je fais le Ramadan mais je ne fais pas la prière. Mais mes parents l'a font. Dieu pour moi c'est cet être avec qui je parle tous les soirs dans mon lit pour qu'il puissent protéger mes parents, ma famille et les membres de ma famille qui sont morts mais également je pense aussi à ces millions de personnes qui meurent de faim dans le monde et qui n'ont pas la chance d'avoir ma vie et qui n'ont pas la chance d'être né dans un pays libre. Pour moi Dieu c'est cet être accessible qui connait tout mes secrets et mes intentions. Quand j'étais petite, je l'imaginais vivant dans le ciel parmi les nuages et c'était un vieillard avec une longue barbe blanche. Dieu est de toute confession. Quand des millions de musulmans, de chrétiens et de juifs prient Dieu. C'est le même Dieu. Il n'y a qu'un ciel. Le ciel c'est parti comme sur terre délimitée de frontières. Je pense que Dieu pardonnes à tout le monde si on lui demande pardon. Je pense que Dieu accueille dans son paradis les gens de toute confession : qu'il soit juif, chrétien ou musulman parce qu'à l'origine on est tous pareil. Je ne crois pas en ces discours extrêmes qui pensent que seuls les musulmans partiront au paradis parce que parmi les musulmans, il y a des gens qui ne méritent nullement d'y aller à cause de leurs actes et pêchés. Mais ils pensent qu'avec la prière tous leurs pêchés sont oubliés. Et le lendemain, ils récidivent. En tout cas, c'est ce que je pense. C'a n'engage que moi. C'est comme ça que j'ai été élevé par mes parents. On m'a appris à respecter l'autre. L'école républicaine française m'a appris à vivre avec les autres enfants de différentes religions. Même si eux parfois n'avaient pas la même tolérance que moi. Mais qu'importe, ce n'était que des enfants.
Le Coran continuait. J'avais en tête mes parents qui priaient tous les deux. Je voyais leur visage concentré. Une larme commencait à couler. J'avais envie de dire au chauffeur d'arrêter la cassette car ça me faisait mal au coeur, mais j'avais peur de comment il allait le prendre. Donc j'ai rien dit. Je me suis endormi. Encore.
Soudainement, je me fais réveiller par le chauffeur qui me dit qu'on était arrivé au Maarif mais qui ne savait pas ou se rendre. Alors je lui dis à côté du Mac Donald's. Anne Marie m'avait bien dit que l'appartement était juste derrière le Mac Do. On arrive. Le chauffeur s'arrête juste ne face. Il descend pour récupérer ma valise. Je sors et je lui demande combien a couté la course. Il me répond 120 dirhams. Je n'avais pas encore converti mon argent. Donc je lui demande s'il accepte des euros. Au départ, il n'était pas très content, mais je lui dis que j'avais que ça et il finit par accepter. Je lui donne 15 euros. Il a l'air plus tôt content. Je le remercie, prends ma valise et je commence à marcher derrière le Mac Do. Anne Marie m'avait dit que l'appart se situait à l'étage d'un café qui s'appelle "Café du Maarif". Je demande à une passante en darija ou se trouve le café. Elle me répond de continuer tout droit. C'est ce que je fais. Je finis par trouver le café. A sa droite, il y une porte d'entrée. Au dessus il y a le numéro, c'est le 26. C'est bien là. Je regarde la façade. L'appart est situé au dernier étage au cinquième, sans ascenseur bien sur. Je respire un bon coup. Je m'encourage pour monter ces marches. Et j'y vais. Ma valise est lourde malgré le peu de choses que j'ai mise dedans. Je monte les escaliers péniblement en portant ma valise en espérant à chaque étage d'être arrivé. Au mois, je me dis que ces marches seront mon exercice quotidien. J'arrive enfin. Je prends la clé dans mon sac. Je respire un bon coup en me disant que c'est là que ma vie au Maroc va commencer. J'ouvre. Je dépose ma valise à l'entrée. Il y a une odeur de renfermé. Les volets étaient fermés. L'appartement n'a pas du être loué depuis plusieurs semaines. Je me dirige vers les fenêtres pour ouvrir les volets. Et là je découvre la vue sur les ruelles du Maarif. Il y avait des magasins, d'autres cafés et des épiceries. Et cette odeur indescriptible du Maroc. Un odeur que j'adore et qu'y m'ait familière. Ca avait l'air assez calme. Je commence à visiter l'appart. C'est assez petit mais ça me conviendra. Il est meublé. Il y a un petit salon marocain avec une vieille télé. La cuisine est toute rikiki mais il y a tout. Un four et une plaque et des ustensiles. La salle de bain est très vieillote. Les carrelages on commencé à sauter à cause de l'humidité mais au mois il y a le strict minimum. Je ne vais pas faire ma bourgeoise. Il y a une petite douche rouille avec un rideau de douche un peu sale, une miniscule machine à laver et là le choc : des toilettes turques. Je déteste ça. Je n'arrive jamais à pisser sans m'en mettre plein les jambes. Mais c'est pas grave. Je ne fais pas la difficile. Au moins, je me dis que c'est plus hygiénique. Je peux me rincer les fesses juste après. Et puis je suis curieuse de découvrir ma chambre. Elle est petite. Il n'y a pas de lit. Juste un matelas par terre avec une vieille commode et armoire. Le meilleur de l'appart : une terrasse. Elle est pas immense mais c'est juste génial pour les petits diners en solo avec vue sur les rues. En somme je suis assez satisfaite de cet appart. C'est pas le luxe. Mais cette satisfaction vient du fait que c'est la première fois que je vis seule. C'est mon petit chez moi, rien qu'à moi. Je suis contente. Je vais chercher ma valise. Je l'ouvre. Je cherche parmi mes affaires mes trois photos préférées. Il y a celle de mes parents dont je vous ai parlé, une photo de famille avec mon frère et ma soeur. Et la troisième photo, c'est sa photo à lui.
jeudi 28 août 2008
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